Entretien avec le Card. Bustillo
Entretien exclusif à Tribune chrétienne (30 juin 2025)

Le 27 juin dernier, à l’occasion de la fête du Sacré-Cœur de Jésus, le cardinal Bustillo a ouvert solennellement les cérémonies de clôture du Grand Jubilé célébrant les 350 ans des apparitions du Christ à sainte Marguerite-Marie à Paray-le-Monial. À cette occasion, il a accordé une interview exclusive à Tribune Chrétienne, livrant sa réflexion sur le message du Sacré-Cœur, la mission de l’Église et les combats spirituels d’aujourd’hui.
Tribune Chretienne : Quelle était le sens de la consécration de la France au cœur sacré de Jésus ?
Cardinal Bustillo : La priorité dans notre responsabilité dans cette cérémonie était de confier la France au cœur immaculé de Jésus dans la tradition de l’Église.Consacrer la France au Sacré-Cœur est une tradition et l’on s’est inscrit dans cette tradition. Dans le passé on l’a vu et on l’a fait surtout lors de moments douloureux et difficiles de la vie du pays, dans les moments de crispation, de guerre, de douleur. On se tourne vers le Sacré-Cœur car on cherche la miséricorde de Dieu et la présence du Seigneur. Cette année nous l’avons fait dans le cadre du jubilé de l’Espérance, dans un cadre de confiance.
Dans notre société il y a beaucoup de fractures, de difficultés. Nous vivons dans une société dure et parfois sans pitié mais nous ne sommes pas des politiques. L’on se tourne vers Celui qui est doux et humble de cœur.
Ce sont donc les chrétiens qui se tournent vers le Sacré-Cœur pour que notre société devienne plus humaine et que l’Église évangélise les cœurs. Du cœur de Jésus, qui compatit pour l’humanité, évangéliser les cœurs des chrétiens, pour que les chrétiens restent un signe visible dans le monde.Face aux dérives de la société, euthanasie, avortement… nous ne sommes pas dans une démarche de réaction mais dans une démarche de perfection spirituelle.
On ne réagit pas, à travers cet événement, à des choses et des lois douloureuses qui blessent. Nous sommes dans l’identité spirituelle. Et l’identité spirituelle du chrétien part du cœur de Jésus.
La compassion du cœur de Jésus va apporter à la société cet apaisement dont on a besoin. Les gens aujourd’hui sont trop dans la crispation : action / réaction… « l’un a dit », « l’autre n’a pas dit »… J’ai parfois l’impression que le monde se vit sur Facebook où on est obligé d’être POUR ou CONTRE et rien d’autre.
La sagesse de l’Église depuis des siècles n’est pas dans cet « action / réaction » mais se place au-dessus de tout ça. L’Église a par définition de la hauteur et de la profondeur.
Tribune Chretienne : Comment le chrétien lambda peut vivre le cœur sacré au quotidien ?
Cardinal Bustillo : C’est un appel très puissant au quotidien car Jésus Christ s’est incarné et cette incarnation c’est Dieu qui plonge dans notre humanité et dans notre quotidien. Et puisque Dieu plonge dans notre humanité, il purifie d’un côté notre humanité et perfectionne notre humanité. Je pense à toutes ces paroles très dures, des comportements très durs dans notre monde, le constat est le suivant : on a profané notre spiritualité.
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